La bataille du Col au Crâne

S’assurant le contrôle de la tribu des gobelins de la nuit de la Lune Crochue par l’assassinat de son ancien Chef, le perfide gobelin de la nuit devait tout de même recevoir l’autorisation du Grand Chef de Karak-aux-huit-pics pour devenir lui-même Chef. Cependant, l’ancien Grand Chef lui refusa le titre, sauf s’il parvenait à expulser et exterminer les Nains de la forteresse du Col au Crânes. S’il échouait, le postulant au titre de Chef finirait dans le ventre du prédécesseur de l’actuel Gobbla…
Dagskar s’assura les services d’un chaman, Nazbad Doigts Crochus et celui-ci vint avec un troll asservi, trouvé dans la forêt du Kazad. Les premières actions du chef de guerre furent de brûler la forêt et de capturer l’élevage de bovins. Dans les deux cas, le succès fut mitigé : une partie seulement de la forêt fut consumée, laissant assez de bois pour que les nains puissent survivre à l’hiver si un siège se présentait, et il y eu un survivant lors de l’attaque de l’élevage et le Kazad fut alors alerté, engagea un tueur de dragon du nom de Borri et se mit sur le pied de guerre, d’autant plus que leur principale source de nourriture avait disparu. Une expédition de rangers fut alors dépêchée pour espionné l’ennemi, et avec eux vint Skaari Otgunsson, le gardien de l’élevage survivant, qui avait juré de combattre de tout son cœur les vils Grobal. Ils découvrirent ainsi l’étendue de l’armée gobeline : près de 6 centaines de Grobi, dont les chevaucheurs d’araignées et le troll, tous ramenés par Nazbad, le chaman. Il y avait également une petite vingtaine de squigs. Skaari, voulant jeter la panique parmi les squigs en lâcha un carreau vers les bêtes. L’effet fut immédiat, car les squigs sont des créatures promptes au combat et bientôt, tous les Gobelins disponibles furent dépêcher pour calmer les bêtes, mais rien n’y fit et Dagskar n’eut d’autre choix que d’abattre les animaux. Au total, une vingtaine de morts, autant de blessés et une discorde toujours grandissante entre les troupes du chef de guerre et celles du chaman, chacun ce rejetant la faute de l’énervement des squigs. Cependant, le carreau de Skaari fut retrouvé et ainsi Dagskar sut que les Nains étaient au courant de son assaut. Immédiatement, les forces de Dagskar se mirent en route pour la seule voie d’accès praticable pour l’armée : le pont de Skarrenruf.
Le pont de Skarrenruf, point d’accès mineur vers Karak Grom, était pour Dagskar la seule solution viable pour ne pas rencontrer les Nains en terrain découvert avant leur forteresse.
Mais les vaillants défenseurs ne furent pas dupes et envoyèrent une petite garnison forte d’une centaine de Nains, dont une trentaine d’arquebusiers et deux canons. Mais cela ne suffit point face au génie militaire de Dagskar. Même si son précieux troll fut touché à deux reprise par des boulets de canon, tombant par-dessus bord, et malgré de lourdes pertes, le simple fait de prendre le pont fut une source de jubilation pour le chef de guerre. Il récupéra même la dépouille du fils du roi, Aurik, ainsi qu’un prisonnier, qui n’était autre que Skaari. Une seule chose comptait : Karak Grom allait bientôt être à sa merci.
Mais les Nains restant à la forteresse n’avaient pas perdu leur temps : ils n’avaient pas de portes, qu’à cela ne tienne ! Et ils creusèrent des tranchées ainsi qu’ils élevèrent des barricades. Et, en cas de dernier retour, Nagrim, chef de la guilde des ingénieurs du Kazad, fit poser des charges de démolition sous les piliers du grand hall de la forteresse : s’ils ne pouvaient garder leur Kazad, au moins les Grobi ne le prendraient pas !
Pendant ce temps, l’armée gobeline traversait peu à peu le pont puis s’assemblait en vue du grand affrontement sur la plain bordant l’entrée principale du Kazad, et Dagskar réfléchissait à une nouvelle stratégie en bas du gouffre, à cause de la perte de son troll, et, Oh, surprise ! voilà que celui-ci sortit de dessous un tas de rochers, hébété, amoché, mais entier. Bien, le plan pourrait se dérouler comme prévu…
Et ainsi les deux armées se rencontrèrent sur la plaine de Milluz Uzkul a Grobi, ce qui veut dire les mille morts des gobelins. D’un côté, six centaines de gobelins déterminés à conquérir le Kazad, et de l’autre, un peu moins de deux centaines de Nains déterminés à mourir pour le sauver. La bataille débuta lorsque Nazbad déclencha la Waaaagh! Grâce à ses pouvoirs. Aussitôt, les gobelins emplis de fanatisme suicidaire se lancèrent à l’assaut, les archers lançant sporadiquement des volées, mais celles-ci causèrent plus de pertes chez leurs camarades que leurs ennemis… Et le massacre commença : Godri, au centre de la première ligne et accompagné de ses fidèles marteliers, montra l’exemple en tuant les Grobi par dizaines, et les autres guerriers, inspirés par leur roi, se montrèrent tout aussi exemplaires.
Mais les gobelins n’en avaient que faire de leurs pertes et s’élançaient sans relâche sur les lignes naines. Dagskar, posté sur une colline surplombant la plaine avec Nazbad et chacun une dizaine de leurs gardes, sans compter la dépouille d’Aurik, Skaari et le troll, observait le combat et décida de mettre son plan mûrement préparé à l’action : Skaari, attaché sur un chariot nain (trouvé non loin du pont) avec à son côté le cadavre d’Aurik, et, caché dans le chariot, le troll furent lancés sur le champ de bataille alors que Nazbad, déployant son art, faisait reculer les Nains dans la forteresse pendant que quelques gobelins des forêts profitaient de leurs montures pour grimper sur les murs et prendre les défenseurs à revers. Bien évidemment, Godri pensa que Skaari avait réussi à s’enfuir et à récupérer Aurik au passage, et ordonna qu’on les laisse passer, sans entendre les cris de Skaari, lui disant de ne pas le faire, à travers le vacarme du combat. Et, dès que le chariot eu franchi les lignes Naines, le troll sorti du chariot (l’envoyant au voler au passage et libérant Skaari) et commença à massacrer les Nains, qui, surpris, ne se défendirent que mollement. Le seul à ne pas être décontenancé était Borri qui s’élança avec le troll dans une dance de mort, qui eut pour issue la mort des deux protagonistes et de Skaari (qui aida Borri à tuer le troll et le paya de sa vie). Mais le troll n’avait pas fait que tuer quelques Nains : il avait brisé les lignes naines, offrant un avantage sans précédent aux gobelins qui saisirent l’occasion au vol. Le coup de grâce fut porté lorsque Godri entendit un les cris des arrières aux prises avec les gobelins sur araignées, et le roi décida de sonner la retraite et ordonna à Nagrim de faire sauter les piliers. Aussitôt les Nains se retirent dans les salles au plus profond du Kazad, et les gobelins, avec Dagskar à leur tête, s’engouffrèrent dans le hall à leur suite … et furent accueilli par la chute de plusieurs milliers de tonnes de pierre s’effondrant sur eux.
Ainsi se termina la bataille du Col au Crâne, l’effondrement du hall n’ayant laissé que quelques survivants, dont Dagskar, qui repartirent en fuyant à Karak aux-huit-pics. Mais, de leur côté, les Nains ne s’en tirèrent pas à bon compte non plus. En effet, il ne restait plus de toutes l’armée qu'une centaine de guerriers dont la plupart étaient blessés, et leur Kazad était en ruine…
Mais ils étaient Karak Grom, le défi éternel.
Ils survivraient.

Quant à Dagskar, on dit qu’il fut le meilleur repas du squig de l’ancien seigneur de guerre de Karak aux huit pics …