De neige, de poudre et de sang.

 

La tempête de neige s’était abattue sur eux sans qu’aucun ne puisse la prévoir. Maintenant, le soleil était voilé par les lourds nuages gris acier, les éclairs tonnaient de toute part et les flocons glacés, menés par le vent sifflant sur les rochers décharnés garnis de quelques touffes d’herbes jaunies, voletaient çà et là, recouvrant imperceptiblement, mais implacablement, le sol gelé d’un linceul blanc et silencieux. Rehaussant son col, Thrimnir Sondinsson frissonna et, encore une fois, en regardant les autres nains courbés contre le vent et les poneys peiner dans la neige, attachés à leurs lourds convois, il ne put s’empêcher de se demander comment ils en étaient arrivés là.

 

Au début, tout avait l’air d’une simple commande de routine : une petite forteresse émergente fondée par des survivants du massacre sans nom de Karak-au-huit-Pics, répondant au nom de Karak Grom, leur avait demandé, à eux, leurs alliés de Karak Azul, de leur fabriquer une porte monumentale digne de ce nom pour leur Karak. De là, tout avait semblé de plus en plus suspicieux. Un contingent d’une bonne soixantaine de guerriers venant de la forteresse étaient venus pour élargir leur commande de quelques machines de guerres —dont les dernières inventions de la guilde, canon à flamme et canon orgue. Et alors que l’automne c’était déjà bien avancé, leur thane —Bagrik Barbe de Feu— avait insisté pour qu’ils partent le plus tôt possible, dès que la porte serait terminée, malgré l’hiver proche… Il aurait mieux valu que Gramdalin ne l’ait point écouté… Mais il ne l’avait pas fait et, au contraire, avait décidé de partir lui-même avec le convoi pour s’assurer qu’il ne subirait aucun dommage en cours de route. Et évidemment, en sa position d’apprenti, Thrimnir avait dû le suivre.

 

Oh, mais c’est qu’au début, tout leur était favorable ! En effet, ils avaient terminé la porte avant la fin de l’automne, et les machines étaient déjà prêtes depuis le début de la saison. De plus, on leur avait affirmé que l’hiver serait tardif cette année… Mais ce n’était apparemment pas le cas, car depuis qu’ils avaient battus cette petite bande d’orques sauvages, le temps lui-même semblait s’être ligué contre eux : pluie, puis orages, et enfin, depuis qu’ils s’étaient aventurés dans les hauteurs pour passer le col du Dragnaughrim, le blizzard… C’était un euphémisme de dire qu’ils allaient avoir du retard dans la commande….

 

* * *

 

Au loin, Gnashrog observait, juché sur son sanglier, les nuages noirs s’agglutiner autour des montagnes et sur le col. Hrinash, son sorcier, avait fait du bon travail : les nains étaient contraints de ralentir de plus en plus à cause du temps catastrophique que le chamane faisait se déchainer sur eux. Bientôt, il allait pouvoir prendre sa revanche sur les impudents qui avaient osé le mettre en déroute. Autrefois, ils n’étaient que trente chevaucheurs de sangliers, maintenant, ils étaient plus d’une centaine de cavaliers et autant d’orques à pieds prêts à en découdre, qu’il avait ramenés à lui pour pouvoir répandre le sang de tous ces maudits nains sur le sol de son territoire…

Bientôt, pensa-t-il, bientôt

 

* * *

 

Hramnil courait. Depuis quatre jours et trois nuits, il courait. Il courait sur la route qui reliait sa forteresse à Karak Azul. La route que devait emprunter le convoi. Il devait les avertir, il devait se dépêcher il devait… Un éclair déchirant le ciel le sortit de ce vicieux cercle de pensée, et, levant les yeux sur les montagnes —sur laquelle serpentait la route, se dirigeant vers le col du Dragnaughrim— il put observer un impressionnant amas de nuages lourds et d’un gris presque noir qui semblaient tous se diriger vers le col pour former ce qui avait l’air d’un blizzard sans précédent, ce qui ne manqua pas d’étonner Hramnil car, si l’hiver était prévu dur, il était aussi annoncé comme tardif… Mais il devait penser à autre chose. Il avait un devoir à accomplir. Secouant la tête, il se remit à courir. Car il devait les prévenir, il ne pouvait pas échouer, ils devaient apprendre la nouvelle.

Le Karak est tombé !

Ils devaient l’apprendre. Ils devaient….

* * *

 

Gramdalin écoutait le vent qui sifflait entre les pins recouvrant le creux de plusieurs lieues entre les deux pics des Kzadhimir, le col du Dragnaughrim. Il y avait définitivement quelque chose de faux, de mauvais dans ce vent qui leur apportait depuis quelque jour les pires orages, les pires tempêtes qu’il pouvait trouver. Dès le début, il avait senti qu’il n’était pas normal, mais là, il venait dans avoir eu la confirmation.

 

Après la chute de Karak-aux-huit-Pics, ils étaient passés par ce col alors qu’ils fuyaient pour trouver refuge à Karak Azul, à la suite de leur vieux roi Lunn, et Gramdalin, en jeune ingénieur qu’il était à l’époque, n’avait pu s’empêcher de remarquer que, contrairement aux flancs des montagnes qu’il reliait, qui étaient tellement battues par les vents que seuls quelques touffes d’herbes maladives et deux ou trois arbustes décharnés arrivaient à pousser sur les rochers nus des pentes escarpées, le col, en forme de petite cuvette,  était parfaitement à l’abri des éléments —ce qui expliquait l’épaisse forêt de pins dont il était recouvert.

 

Or là le vent sifflait sans peine dans le col, et y apportait moult maudits flocons de son souffle malsain. Bien sûr, il n’en avait rien dit à personne, car il n’y avait pas, ou du moins pas encore, raison de s’inquiéter, mais il commençait vraiment à se méfier de ce temps traître depuis qu’il entendait la voix dans le souffle du vent.

 

Avant, lorsqu’ils cheminaient le long du flanc de la montagne en direction du col, il n’avait pas pu l’entendre, car le vent ne faisait presque aucun bruit sur les pierres dénudées de la montagne, mais maintenant, le bruit passait entre les pins, et, dans le sifflement du vent, Gramdalin entendait, aussi faible qu’un murmure, une voix. Et cette voix décharnée, révélée par le souffle du blizzard dans les arbres, entonnait un chant, dans un timbre macabre et dans une langue rugueuse, barbare. Et Gramdalin avait déjà entendu de tels chants, dans sa jeunesse. Mais il valait mieux ne pas y penser, c’était sûrement le fruit de son imagination. Il n’était plus de première jeunesse et, parfois, son corps vieillissant lui jouait des tours, d’autant plus que si la tempête était d’origine magique, Dramnir, leur apprenti maître des runes, l’aurait sûrement remarqué. Mais rien ne lui coûtait non plus de se tenir sur ses gardes non plus…

 

C’est alors que la voix du vent changea. Ou plutôt fut remplacée par une autre, aux accents plus désespérés, plus forte que l’autre, et elle n’entonnait pas un chant, mais un appel, un cri. Gramdalin aurait même pu en saisir les prop- Bon sang ! Et le temps qu’il se dise qu’il devait absolument prévenir Bagrik, ce dernier était apparu sans aucun bruit, et se dressait à ses côtés de son air si solennel dont il avait le secret. Gramdalin n’en fut point étonné, il avait connu le père de Bagrik, qui avait eu les mêmes manières que lui. L’ingénieur lança laconiquement :

 

—     Alors toi aussi tu as entendu.

—     Oui, répondit Bagrik de son regard impénétrable, plongé dans le lointain, l’air soucieux.

—     Tu devrais envoyer quelques guerriers.

—     Non, je vais y aller moi-même.

—     Seul ?

—     Non, évidemment.

—     Mais est-ce vraiment raisonnable ?

—     Je n’en sais rien. J’ai un très mauvais pressentiment depuis le début de ce blizzard.

—     Je sais, moi aussi. Je vais arrêter le convoi et leur demander de se tenir prêt jusqu’à ton retour, alors.

—     Bien, mes hommes seront à tes ordres. À toute à l’heure.

—     Si Grungni le veut, Zharrtromm (Barbe de Feu), si Grungni le veut.

 

Et, aussi silencieusement qu’il était venu, Bagrik était reparti. Un nain étrange que celui-ci, pensa Gramdalin. Mais il n’avait jamais vu de nain plus droit, plus perspicace et meilleur combattant —et tacticien— que celui-ci. Comme si tout ce qu’il y avait de mieux dans sa longue et digne lignée d’ancêtres, qui remontait jusqu’aux rois d’un Karak nordique dont le nom échappait au vieil ingénieur, avait été réuni en cette seule et même personne. Mais là n’était pas le temps d’y penser, et Gramdalin, secouant ses épaules pour les décharger de la neige qui s’y était accumulée, le blizzard devenant de plus en plus violent au fil de leur avancée, il alla trouver son apprenti, Thrimnir, et lui dit ces propos.

 

—     Fais passer le mot : que tous stoppent leur avancée et se préparent à une attaque. Et fais vite.

 

Le jeune nain ouvrit grand les yeux, puis partit en courant sans dire mot. Gramdalin le regarda courir le long du convoi, ordonnant à tous de s’arrêter et de se préparer. L’ingénieur soupira en regardant les guerriers sortir leurs haches et aligner les machines de guerre. Il allait avoir à faire. Il redressa donc son casque, prit sa hache à deux mains et se dirigea vers le centre du convoi d’où il superviserait les préparatifs.

 

* * *

 

Bagrik avançait avec prudence, trois de ses guerriers à ses côtés, marchant silencieusement à travers les sapins chargés de neige en direction des cris. Ils devaient se dépêcher : ici le vent était moins puissant et les flocons qui passaient entre les arbres étaient rares, ce qui lui avait permis de remarquer les formes qui se mouvaient derrières les sapins, loin, dans ce qui avait l’air d’une clairière. Lorsqu’ils furent assez près pour entendre distinctement les bruits du combat, il ordonna d’un signe de la main à ses guerriers de se coucher, puis ils rampèrent jusqu’au bord de la clairière.

 

Là ils purent voir un jeune nain à la barbe blonde et sans armure qui se battait vaillamment contre une dizaine d’orques sauvages —d’autres sortaient des sous-bois en face de la cachette des quatre nains— dont les cadavres de deux des leurs jonchaient le sol et teintaient la neige de leur sang, et il n’arrêtait pas de crier à pleins poumons ce cri qu’ils avaient suivis à travers les arbres : « Kazuk ! Kazuk ! », le célèbre cri de guerre nain, qu’il ponctuait parfois d’un « Uzkul a Urkal ! ». Mais Bagrik voyait bien qu’il ne tiendrait pas beaucoup plus de temps face aux sauvages peaux-vertes —qui se battaient presque nus dans la neige malgré le froid— et saignait déjà abondamment de nombreuses plaies. C’était déjà un exploit qu’il est tenu jusqu’à maintenant… Mais il n’était pas encore trop tard pour le sauver. Bagrik fit signe à ses compagnons d’armes de s’avancer et, ensemble, ils se jetèrent dans la mêlée, ajoutant leurs cris à ceux du jeune nain.

 

Son premier adversaire eut juste le temps de se retourner pour voir l’éclat métallique et funeste de sa hache avant de se faire promptement décapiter par le coup puissant que lui avait porté Bagrik, sa tête portant pour toujours une expression d’incompréhension totale retombant loin de son corps massif couvert de tatouages mystérieux, désormais cachés par son sang. Le second, lui, ne fut pas pris par surprise et tenta de lui asséner un coup vertical avec son épée rouillée qu’il tenait à deux mains, qui aurait sans doute coupé le thane en deux s’il ne s’était pas écarté au dernier moment pour laisser l’arme s’encastrer dans le sol gelé de la clairière. L’orque n’eut pas le temps de dégager son épée de terre que Bagrik abattait sa hache à son tour, séparant dans une gerbe de sang le haut du bas de son adversaire. Un cri de rage lui indiqua qu’il venait d’en trouver un troisième, et un demi-tour sur lui-même lui permit de voir un autre orque, encore plus grand que les deux autres, courir vers lui en hurlant. Mais le nain réagit un peu tard car lorsqu’il tenta de s’écarter, l’un des deux cimeterres grossiers qu’utilisait le berserk le frappa en pleine tête et il ne dut sa vie qu’à son casque qui dévia le coup, le laissant sonné —et tête nue car le casque s’envola sous la force de l’impact. Par pur réflexe, il roula dans la neige loin de son adversaire. Bien lui en prit, car il eut juste le temps de voir l’orque abattre ses armes à l’endroit même où il se tenait un peu plus tôt. Bagrik se releva aussitôt profita et asséna une série de passes avec son adversaire. Puis vint enfin une ouverture, et la hache du thane s’engouffra dedans. Dans un hurlement, l’orque recula, lâchant son arme pour tenir de sa main gauche le moignon sanglant dont se terminait maintenant son autre bras. Bagrik acheva d’un revers ses souffrances.

 

Lorsqu’il se retourna, aux aguets, pour ne pas se faire prendre par surprise, il ne vit que ses trois compagnons et le jeune nain, seuls dans la clairière avec à leur pieds une petite dizaine de cadavres de peaux-vertes, les orques survivants fuyant à travers les sous-bois enneigés, certains pointant du doigt Bagrik en hurlant. Un de ses guerriers, Hagrim, ne put s’empêcher faire la remarque présente dans les pensées de tous :

 

—     C’est bizarre, ce n’est pas le genre des orques sauvages de fuir, mais plutôt des grobi.

—     Oui, répondit Bagrik, mais je pense que ce n’est pas la première fois que nous les croisons.

—     Que veux-tu dire ? s’enquit le deuxième nain, Balnir.

—     Ils me font étrangement penser à ceux qui nous ont attaqués quelques jours plus tôt.

—     Je me faisais la même réflexion, ajouta le dernier, Falgrim, le longue-barbe de la troupe. Mais nous avons plus important à faire maintenant.

 

Et sur ce tous se retournèrent vers le jeune nain —une barbichette— qui se tenait silencieusement à l’écart, attendant sûrement qu’ils aient fini de parler. Celui-ci s’avança et s’inclina devant les quatre guerriers.

 

—     Vous m’avez sauvés d’une mort certaine, soyez en remerciés et puisses vos ancêtres vous bénir pour cet acte de bravoure.

 

Et, après un temps de silence :

 

—     Vous devez être le Thane Bagrik Barbe de Feu du clan Brakak. Je suis Hramnil Ardamsson, un des messagers du clan Byrnik.

—     Oui, je vois, fit Bagrik, tu devrais rependre ta route maintenant, à moins que tu ne veuille  rester avec nous pour cette nuit ? Je mène le convoi attendu, vois-tu, et nous allons nous arrêter ici pour la nuit.

 

Hramnil regarda ses pieds, l’air gêné.

 

—     Mais c’est à vous que je dois vous apporter le message, fit-il avant de relever et de regarder Bagrik droit dans les yeux, l’air désespéré. Le Karak est tombé !

 

Il ne laissa pas le temps aux autres de s’étonner. Il continua, presque en pleurant :

 

—     Nous avons été attaqué par des gobelins de la nuit, et sans vous et vos hommes nous étions en sous nombre ! Le grand hall s’est effondré et toute la forteresse avec, il ne reste de nous qu’une poignée de guerriers valides qui gardent, femmes, enfants et blessés dans les hauteurs ! Vous devez venir au plus vite pour nous aider, sinon nous ne pourrons survivre l’hiver !

—     Comment ? s’exclama Bagrik en agrippant le messager par les épaules. Et Kira ? Et Godri ? Sont-ils vivants ?!?

—     Oui, votre sœur et notre roi, oui, vivants. Ce n’est pas le cas du prince héritier, Aurik. Il est mort.

 

Un silence grave s’installa dans la clairière. Mais, s’il ne le montrait pas, Bagrik était soulagé de savoir que sa sœur et Godri, leur roi, qu’il considérait comme son oncle, étaient toujours en vie, même avec la mort d’Aurik. Ce fut Falgrim qui brisa le silence de sa voix rocailleuse.

 

—     Il doit sûrement être avec ses ancêtres dans les halls de Grungni, à l’heure qu’il est. Mais maintenant il faut prévenir les autres des orques qui rôdent par ici. Mes vieux os me disent qu’ils ne sont pas les seuls et que ça n’annonce rien de bon.

—     Oui, encore une fois vos conseils sont à la hauteur de votre expérience, fit Bagrik en s’inclinant devant le vieux vétéran. Nous retournons au convoi, Hramnil, et tu viens avec nous !

 

Et ils se dirigèrent, plus lentement qu’à l’aller, car la menace des orques était, même si peut-être temporairement seulement, écartée, vers le convoi qui devrait apporter le salut de la forteresse.

 

* * *

 

—     Chef, chef !

 

Les cris de l’orque tirèrent Gnashrog de sa rêverie. L’impudent qui avait fait ça aller payer.

 

—     Quoi ! Ki ose me dérangé ?

—     Moi chef ! Nou zavon attaqué eul nabot kom’ vou l’avé di !

—     Oui, é ? Il é mor ?

—     Non chef ! On a été attaqué par d’aut’ nabots qui son sorti dé fourré !

—     Quoi ! Band’ d’inkapabl’ ! Y von tous ètr’ au couran maint’nant ! Cé foutu a côz d’vous !

—     Mè chef ! Y avè eul fou à la barb’en feu ! Y nou za tué eul sou-chef et deux aut’pot’ !

—     Lui ! Enkor’ ! Raaaaargh !

 

Et, pour faire bonne mesure, Gnashrog égorgea l’incapable. Comme ça les autres ne l’embêteraient plus. Mais maintenant sont plan était foutu ! Un plan qu’il avait mis six jours à mettre en place ! Et deux maux de tête avec ! Tout était foutu, il fallait attaquer maintenant !

 

Il sortit donc de sa hutte —faite avec la peau de ses rivaux— et traversa le camp que ses orques avaient dressés hâtivement en attendant l’arrivée des nains. Bousculant tous les autres peaux-vertes sur son passage, il prit la direction la tente du chaman Hrinash. Arrivant devant cette dernière, il entra et s’exclama :

 

—     Hrinash ! Ramèn’ ton sort, maint’nant ! Ça urg’ !

 

Et il partit —mais pas avant d’avoir entendu la réponse affirmative du sorcier— pour réunir ses troupes. Le sang des nabots allait couler ce soir, plus tôt que prévu, mais il allait couler, ooooh oui !

 

* * *

 

Bagrik et sa troupe de quatre nains le suivant de près arrivaient en vue du convoi, les chariots maintenant recouverts d’une bonne couche de neige malgré les efforts apparents des nains, lorsqu’il entendit un grondement étourdissant. Il eut le temps de voir une avalanche descendre du flanc de la montagne vers le convoi, Falgim hurla « Attention !», puis il tomba au sol et tout devint noir.